1938 - 1955

Tout part du quartier Chassin dans la ville d'Anglet ( département des Pyrénées Atlantiques) à la villa les Fleurettes, maison de ma grand mère paternelle ou  je suis née (première enfant d'une grande famille) le 16 novembre 1938

On adorait poser devant le camion et les voitures de mon père

1950-1955

Quelques passages de ma vie pour rendre hommage à celles et ceux qui m'ont fait grandir dans l'autonomie. Traditionnellement, au Pays Basque, nous fréquentions la paroisse Sainte Bernadette pour l'instruction religieuse, la communion, la confirmation et les activités, pour moi la JOC (jeunesse ouvrière chrétienne).

La paroisse Sainte Bernadette existe depuis le 20 février 1931 comme association d’éducation populaire dont le siège social fût à Anglet St Jean , Maison Partayre puis rue de Plantecoude toujours à Anglet sur un terrain et des bâtiments qui furent peut-être donnés. Il est possible que ces terrains aient été mis à disposition le temps 

de rassembler l’argent nécessaire à leur acquisition. La paroisse actuelle est toujours située rue de Plantecoude. Pour comprendre la nécessité d’une paroisse dans cette  partie déserte d’Anglet, il faut faire une rétrospective de ce quartier. 

Avant 1930, dans ce secteur très étendu d’Anglet, il n’y avait pratiquement que des champs de pâtures, des labours, des vignes et quelques fermes. 

Au niveau habitat :

Vers 1930, des travailleurs, venus d’Espagne et du Portugal pour la plupart arrivèrent en masse et s’installèrent dans le quartier. Des baraquements furent construits, d’autres ouvriers arrivèrent et les familles s’agrandirent.

Mr le chanoine Cazaubielh alors curé de la paroisse Saint Léon d’Anglet, aidé de quelques chrétiens prit ce coin en charge. Ensemble, ils vont l’assainir et le transformer et c’est ici que commence le développement de ce que l’on a appelé et appelle toujours « la crèche de Chassin »

Au niveau santé :

Des soins étaient indispensables pour toutes ces familles. Des religieuses, filles de la Croix, ont été mises à disposition pour tenir un dispensaire.

Au niveau instruction :

Au tout début il y a eu « la crèche » qui faisait office de garderie. Les anciens du quartier disent encore « la crèche » quand ils parlent de la paroisse Sainte Bernadette. Puis « la crèche » devint une école maternelle, puis une classe unique pour le primaire.  Par la suite, trois classes accueillirent les enfants du quartier : une maternelle et un cours préparatoire. Un cours élémentaire avec un cours moyen auquel s’ajoutaient les élèves préparant le certificat d’études. En 1945, l’école comptait 200 élèves. En 1949, un collège d’enseignement général est créé et a duré jusqu’en 1966. Les biens de l’école étaient gérés par l’Association d’Education Populaire.  Entre 1957 et 1963, « la crèche » fut nommée « Sauvegarde de l’enfance »

Scission entre la paroisse et l’école

et l’Etat, afin de protéger les biens de l’Association d’Éducation Populaire. La gestion des biens de l’école est restée à l’A.E.P. qui devient « Association d’Éducation Populaire de l’école Sainte-Bernadette » puis O.G.E.C. Sainte Bernadette (Organisation de Gestion école catholique)

 

Dans un premier temps il n'y avait que le dispensaire et l'école, il fallait aller à la messe à Saint Léon d'Anglet. 

L'église Sainte Bernadette fut construite dans les années 1950. De conception plus moderne, son architecture est sobre, sans fioritures.Elle a permis aux chrétiens de ce quartier de vivre et célébrer les merveilles de Dieu. Au début c'était un simple chapelle... Puis à l'initiative de ces memes chrétiens vivant à proximité, elle fut élevée... pieres sur pierres pour devenir l'édifice que nous connaissons aujourd'hui. Elle est la mémoire de l'activité des chrétiens du XXème siècle

 

https://sites.google.com/.../angletavoir/Home/ste-bernadette

Historique de la paroisse Sainte Bernadette
il y a eu une chapelle provisoire vers 1939. Ce quartier pratiquement désert en 1930, s'agrandissait et comptait, alors plus de 3.000 âmes
La chapelle, avec son beau tableau du Christ-Roi et sa petite tribune, devint vite trop petite. Pour assister aux offices, les paroissiens furent obligés de se répartir les uns dans la chapelle, les autres dans une salle contigüe.
Il a donc fallu penser à construire une église.

L'église Sainte Bernadette fut construite dans les années 1950. De conception plus moderne, son architecture est sobre, sans fioritures. Elle a permis aux chrétiens de ce quartier de vivre et célébrer les merveilles de Dieu. Au début c'était une simple chapelle... Puis à l'initiative de ces mêmes chrétiens vivant à proximité, elle fut élevée... pierres sur pierres pour devenir l'édifice que nous connaissons aujourd'hui. Elle est la mémoire de l'activité des chrétiens du XXème siècle. 

 

M. I'abbé Labadie, premier curé de la paroisse, ne recule devant aucune tâche. Conducteur de camion chef de travaux et frère mendiant, il se soucie peu d'être lui-même logé. M. I'abbé Campagne, son vicaire, manifeste la même indifférence au confort et la même sérénité. Tous deux trouvant absolument normal de prendre leur repas à la cantine scolaire.

C'est vers 1956 sous la houlette du Curé Pierre Labadie assisté de M. I'abbé Campagne, que des paroissiens bénévoles du quartier ainsi que des séminaristes de Bayonne, firent les fouilles et fabriquèrent les 13.000 parpaings nécessaires à la construction de l'église prévue pour recevoir environ 600 fidèles. Je rends ici hommage à ces deux prêtres, véritables éducateurs qui dès mon jeune âge et plus tard m'ont appris à réfléchir à partir de la devise de la JOC : VOIR -JUGER - AGIR 

Mgr Paul Gouyon, évêque de Bayonne (de 1957 à 1963), entouré d'une grande foule de fidèles, posa le dimanche 1"' décembre 1957, le premier de ces parpaings.

Les cloches de l'église Saint Bernadette ont-elles aussi une histoire : En 1966, quatre ans après l’indépendance de l’Algérie, M. et Mme Pernot demeurant à Alger, envisagent leur repli vers la métropole. Leur fille habite Chassin-Anglet, près de Biarritz. Pendant leurs vacances, ils s’étaient aperçus que le clocher de la récente église Sainte-Bernadette n’avait pas de cloche. S’en étant inquiétés auprès du prêtre officiant, celui-ci leur avait dit que cela coûtait trop cher. Etant retournés à Alger, leurs vacances terminées, ils demandent à l'abbé Avignon, curé de leur paroisse Sainte-Marcienne : « Que sont devenues les cloches des églises chrétiennes ? ». L’abbé Avignon leur dit : « Elles sont entreposées soit dans les presbytères, soit à l’Evêché d’Alger ». M. et Mme Pernot formulent une demande de don de cloches à Mgr Duval pour l’église Sainte-Bernadette d’Anglet. Mgr Duval donne l’autorisation d’emporter ces cloches, il fallait donc choisir.
Aidés des frères Vachet, (jumeaux) tous deux prêtres à Pau, ils cherchent d’Orléansville à Alger, s’arrêtant à chaque village pour trouver des cloches ayant une bonne tonalité et sonorité. Finalement, leur choix s’est porté sur celles de Mouzaïaville, entreposées au presbytère. Il faut les transporter. Parties du presbytère, amenées à la gare de Mouzaïaville, elles arrivent en gare d’Alger. Le transport est onéreux. M. et Mme Pernot s’adressent à la compagnie Schiaffino qui les prend en charge gratuitement jusqu’au port de Sète. Puis un camionneur, assurant régulièrement la ligne Béziers – Biarritz les récupère et les transporte (toujours gratuitement) jusqu’à Biarritz. Voilà nos cloches enfin arrivées à destination. Lors du voyage, une cloche s’est fêlée, elle a été refondue en retrouvant sa bonne sonorité.
Un jour, M. Pernot, se promenant dans Bayonne, cherchant une rue qu’il ne trouvait pas, s’adresse à une dame pour lui demander la direction de cette rue et bavarde un moment avec elle. Cette dame est de Mouzaïaville, aussi quelle a été sa joie en apprenant que les cloches de son village étaient à Anglet et c’est ainsi que cette dame et la maman de Mme Pernot ont eu le privilège, avec l’autorisation de l’archevêque, de faire sonner, pour la première fois, les cloches de Mouzaïaville sur le sol de France. Sources : Suzanne Roseau, L’algérianiste n°163/1568